18 décembre
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Peter Kinzing et David Roentgen, La Joueuse de tympanon, 1784. Automate anthropomorphe, acier, bois, ivoire, laiton et tissu, 121,5 x 122 x 57,5 cm. Conservatoire national des Arts et métiers, Paris.

18 Décembre

Peut-être connaissez-vous un enfant qui rêverait d’une poupée qui parle pour Noël ? et pourquoi pas une poupée qui joue du tympanon ? 😉

Réalisée en 1784 par l’ébéniste allemand de renom David Roentgen et l’horloger Peter Kinzing, La Joueuse de tympanon est un automate fascinant, remarquable tant par sa complexité technique que par sa dimension symbolique. Présentée en janvier 1785 à la cour de Versailles, elle impressionna Marie-Antoinette qui en fit don à l’Académie des sciences. L’automate représente une jeune femme élégamment vêtue, incarnant la grâce et les traits idéalisés de la reine de France, jouant du tympanon grâce à un mécanisme sophistiqué, dissimulé dans son corps et la table supportant l’instrument. Ses petites mailloches métalliques frappent réellement les cordes de l’instrument, exécutant huit morceaux de musique, dont un extrait de l’Armide de Gluck, compositeur favori de Marie-Antoinette.

Les mouvements de la joueuse, bien qu’imparfaits, demeurent fluides et expressifs. Le mécanisme, invisible sous la robe et le coffrage en bois, est commandé par un cylindre en laiton et actionné par un remontoir à ressort. Il coordonne avec précision les mouvements de la tête, du buste, des bras et même des yeux ! Cette prouesse technique témoigne des avancées mécaniques du XVIII siècle, époque où l’ingénierie atteignit une dimension artistique. Une centaine d’artisans, représentant vingt-six corps de métiers, participèrent à sa fabrication, témoignant de l’engouement de l’époque des Lumières pour la recherche scientifique et l’imitation des gestes humains.

Selon une légende (probablement apocryphe) les cheveux de l’automate seraient ceux de Marie-Antoinette, et sa robe aurait été confectionnée à partir d’un vêtement royal. Bien que peu vraisemblable, cette anecdote souligne le soin apporté au luxe des matériaux utilisés : ivoire pour le corps, dentelle et soie pour la robe, marqueterie de bois pour la structure. Restaurée une première fois en 1864 par l’illusionniste Robert-Houdin, puis plus minutieusement en 1993, La Joueuse de tympanon est aujourd’hui exposée au Musée des Arts et Métiers, où elle continue d’émerveiller (ou inquiéter !) les visiteurs.

Les créations de « l’ébéniste-mécanicien » David Roentgen jouirent d’une immense popularité dans les cours royales européennes. Parmi ses clients prestigieux figuraient l’impératrice de Russie Catherine II et le roi Frédéric-Guillaume II de Prusse. Si la Révolution française et les guerres napoléoniennes mirent fin à sa carrière, son œuvre passa à la postérité : ses créations sont aujourd’hui visibles dans des collections prestigieuses, comme celles du château de Versailles, du musée du Louvre, de l’Hermitage à Saint-Pétersbourg, et des résidences royales allemandes

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Rgh
Rgh
2 jours il y a

Quelle prouesse !
On a même l’impression que la figurine a un regard « vivant » du fait que sa tete bouge.
Merci pour ce partage Charlotte

Charlotte WILKINS
Administrateur
Répondre à  Rgh
1 jour il y a

C’est vrai, c’est vraiment impressionnant (et un peu troublant aussi, je trouve!). Mais je pense que nos filles adoreraient! 😉

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