21 Décembre

L’œuvre du jour vous étonnera peut-être à nouveau ! Cette image de Ganesha à cinq têtes (Panchamukha Ganapati), est rare dans l’iconographie hindoue. Or, c’est à cet avatar du célèbre dieu à tête d’éléphant que se réfère la fête moderne de Pancha Ganapati, célébrée chaque année du 21 au 25 décembre. Ganesha, divinité des nouveaux départs et de la prospérité, est invoqué pour apporter chance, tout en aidant à surmonter les obstacles.

Pendant cinq jours, les fidèles honorent Panchamukha Ganapati, dont les cinq têtes symbolisent à la fois les éléments (terre, eau, feu, air, espace), et les cinq kosha ou « enveloppes » de l’être humain selon la tradition indienne, du corps physique à l’état de félicité spirituelle). Chaque journée est consacrée à un cercle relationnel croissant : famille, amis, collègues, communauté culturelle et religieuse. Par des rituels variés et des offrandes de fruits, de friandises et d’encens, les fidèles invoquent les bénédictions de Ganesha pour renforcer les liens et favoriser le renouveau, tout en s’offrant des cadeaux.

Dans cette œuvre, Ganesha est représenté dansant, incarnant dynamisme et vitalité. Sa posture en appui sur une jambe tandis que l’autre pied est soulevé, illustre l’équilibre entre les mondes matériel et spirituel. Sa trompe, tournée vers la gauche, évoque le côté féminin et apaisant de son énergie, souvent recherché dans les foyers pour inspirer calme et sérénité. Les éléments environnants – le temple stylisé, les oiseaux perchés sur le toit, les servants et souris (les vahana ou montures de Ganesha) – forment une composition presque symétrique, qui confère une impression de stabilité et d’harmonie, tout en exprimant une énergie vivante.

Les dix bras de Panchamukha Ganapati tiennent divers attributs symboliques reflétant ses pouvoirs variés : une hache pour trancher les illusions, un crochet de cornac pour guider ses fidèles, un serpent sacré évoquant le fil divin, une fleur de lotus pour la pureté spirituelle, et une défense brisée. Cette dernière renvoie à deux légendes : celle où Ganesha utilisa sa défense pour retranscrire l’épopée du Mahābhārata, et celle où il se serait cassé une défense en croquant dans une friandise. Ces attributs trouvent un écho direct dans les rituels de Pancha Ganapati, où les représentations de Ganesha, souvent décorées selon les couleurs du jour, servent de point de recueillement pour les prières et les offrandes.

La fête de Pancha Ganapati s’inspire de traditions anciennes comme le Markali Pillaiyar – un mois lunaire dédié à Ganesha – tout en s’adaptant au monde occidental. Ainsi, cette œuvre incarne l’esprit de Pancha Ganapati, une fête moderne qui célèbre la dévotion, le renouveau et l’harmonie.