8 Décembre
Cette image vous surprend peut-être dans un calendrier de l’avent, mais pour les Bouddhistes, le 8 décembre correspond bien à la fête de Bodhi qui célèbre l’Éveil du Bouddha. En effet, le Bouddha historique, nommé Siddhartha Gautama, ou Shakyamuni en sanskrit, quitta sa vie luxueuse de prince à l’âge de 29 ans. Renonçant à sa richesse et à sa famille, il partit en quête de réponses pour mettre fin aux souffrances humaines. Après six années de rencontres et de prises de conscience, il atteignit l’illumination par le biais de la méditation, installé sous un arbre pipal (ficus religiosa).
Cette sculpture du Buddha en grès, réalisée au Ve siècle, représente le Buddha prêchant son premier sermon à Bénarès, non loin de Sarnath, où l’œuvre est aujourd’hui conservée. Ce moment clé dans l’histoire du bouddhisme est connu sous le nom de Dharmachakra Pravartana (« mise en mouvement de la roue du Dharma »). L’œuvre est emblématique de la dynastie Gupta, considérée comme l’âge d’or de l’art en Inde du Nord.
L’art indien représente toujours le Buddha avec un ou plusieurs des trente-deux signes physiques distinctifs qui soulignent son statut exceptionnel, comme sa protubérance crânienne ou ushnisha (et non, ce n’est pas un chignon !) symbolisant sa sagesse, et les trois plis au niveau du cou (trivali). On peut supposer que d’autres marques, telles que la touffe de poils entre les sourcils (urna), étaient peut-être rapportées en peinture.
Flanqué de deux cervidés évoquant le « Parc des Gazelles » où eut lieu son sermon, le Buddha est représenté dans la posture de l’enseignement (dharmachakra mudrā), les mains élégamment positionnées pour symboliser le geste de tourner la roue de la loi. La roue elle-même apparaît au registre inférieur, entre les cinq disciples, accompagnés d’une femme et d’un enfant. De part et d’autre du nimbe, deux devatā (êtres célestes) portent des fleurs.
Le style épuré et abstrait de l’œuvre est typique de l’art Gupta, où les détails superflus sont éliminés pour centrer l’attention sur la sérénité du visage. Ce dernier rayonne de compassion, d’équanimité et d’une profonde résolution, à l’instant où il décide de partager son éveil pour soulager les souffrances de l’humanité. Ce moment, qui marque également la fondation de la communauté bouddhiste (sangha), est immortalisé avec une élégance et une subtilité remarquables.
Merci bien, une découverte 🙂