Bienvenue sur ce premier jour du calendrier qui célèbre les 150 ans de l’ouverture de la première exposition impressionniste!
Pour cette première journée, découvrez une vidéo suivie d’une œuvre commentée pour vous permettre de plonger dans ce mouvement. Bon visionnage!
Et maintenant, place à la première oeuvre! Bonne lecture!
Impression, soleil levant représente, de fait, un lever de soleil dans le port normand du Havre. Au premier plan se détache la forme presque parfaitement centrée d’une barque, accueillant deux personnages. L’un, debout, tient une godille, tandis est assis. Jouant avec les règles de la perspective traditionnelle, Claude Monet ébauche deux autres barques derrière la première, dont l’intensité décroissante des lignes forme une diagonale qui guide délicatement le regard vers les mâtures puis, au fond de la composition, la fumée émanant de cheminées d’usines.
Le point focal de la composition est toutefois le soleil orange vif, qui se détache nettement par sa couleur et sa netteté, apportant une pointe de chaleur à l’atmosphère autrement brumeuse du port. Monet retranscrit la poésie de la ville industrielle avec les touches rosées dans le ciel, évoquant la percée de l’aube à travers le brouillard. Ses coups de pinceau longs et libres contrastent avec les petites touches divisées suggérant les reflets sur l’eau et le clapotis des vagues, créant une composition vibrante et dynamique.
Claude Monet réalisa cette toile en quelques heures seulement, le 13 novembre 1872, depuis une chambre d’hôtel de l’Amirauté, 41-45 Grand-Quai au Havre. La vue donne à gauche sur le quai au Bois, à droite sur le quai Courbe à droite, encore en travaux, comme en témoignent les grues. Des études menées par Donald Olson, astronome et professeur de physique à l’Université du Texas, ont permis de dater précisément la représentation à 7h35 du matin. Une version nocturne, bien moins célèbre, est conservée au musée Barberini de Potsdam, montrant l’intérêt de l’artiste non pas tant pour le motif mais pour la sensation engendrée au gré de la lumière changeante.
Avec cette œuvre, devenue certainement la plus célèbre de l’impressionnisme, Monet rend hommage à la modernité industrielle de la ville du Havre, où il passa sa jeunesse. Si le titre « impression » décrivait surtout son envie de traduire l’atmosphère du paysage plutôt que d’en livrer une description minutieuse, le critique d’art Louis Leroy s’empara du terme dans son article virulent dans le Charivari, le 25 avril 1874 : « Impression, j’en étais sûr. Je me disais, puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans. ». Et de poursuivre : « Le papier peint à l’état embryonnaire est encore plus fait que cette marine-là ! », visiblement heurté par la touche libre et l’exécution rapide du tableau, aux antipodes des attentes du Salon et de l’Académie des Beaux-Arts.
En mai 1874, Impression, soleil levant fut acheté pour 800 francs par le collectionneur Ernest Hoschedé. L’œuvre a été revendue quatre ans plus tard pour la modeste somme de 210 francs, ce qui souligne l’indifférence des collectionneurs de l’époque. Offerte au musée Marmottan en 1940, ce n’est qu’au cours des années 1950 qu’il commença à susciter de l’intérêt, jusqu’à être dérobé en 1985. Heureusement, le tableau fut miraculeusement retrouvé cinq ans plus tard en Corse.
Merci pour la video, très intéressant d’apprendre l’histoire du debut du mouvement impressionniste. Et merci pour cette premiere oeuvre 🙂 Je n’ai pas réussi à noter l’article, pour l’instant, mais je donnerais bien une très bonne note 🙂
Merci beaucoup Odile pour ce gentil commentaire ! 🙂
Quel plaisir, Charlotte, de découvrir ce calendrier, l’introduction très intéressante et documentée, et la première oeuvre, emblématique ! D’autant plus que cette fois-ci, c’est ma soeur Odile Brice qui m’offre le calendrier, merci à Odile pour ce beau cadeau.
Merci Elisabeth pour votre message 🙂 je suis ravie que voir que vous continuez à partager votre amour de l’art entre soeurs !