Les bébés dans l'histoire de l'art
Le 12 septembre 2021, je suis devenue la maman d’une petite fille à qui, j’espère, je transmettrai l’amour de l’art et des musées. Cet heureux événement m’a donné envie d’explorer la manière dont les nourrissons sont représentés dans l’histoire de l’art. Cette sélection de dix œuvres démontrent à quel point la thématique pourtant universelle de la naissance a donné lieu à des productions d’une grande diversité. Ils traduisent la tendresse, l’amour, la fascination ou la curiosité des artistes vis-à-vis des bébés – les leurs ou ceux d’autrui – ou encore leur intérêt pour l’enfance en tant que symbole. Cet article est dédié à ma petite Rose 🌹.
1. Figurine assise olmèque dite "baby face", XIIe - IXe siècle avant J. C.
Les Olmèques ont fréquemment représenté les bébés dans leur art. Cette civilisation précolombienne qui s’est épanouie dans le golfe du Mexique entre 2500 et 500 avant J.C., a notamment produit de nombreuses figurines en céramique dites « baby-face », vraisemblablement utilisées lors de rituels. Toutes présentent des enfants potelés, sans sexe déterminé, avec des visages poupon au front fuyant.
Cet exemplaire issu des collections du Metropolitan Museum of Art de New York fut modelé dans une fine argile de couleur blanche, rehaussée de pigment rouge. L’attitude de l’enfant, qui regarde vers le haut en portant la main à sa bouche, est très humaine. Les plis de la chair, notamment au niveau de l’abdomen, forment des bourrelets tout aussi convaincants. Sans doute la représentation d’un bébé bien nourri était un symbole d’abondance.
Or, certains traits typiques des « baby-face » évoquent davantage un animal. C’est le cas ici pour les yeux stylisés en amande, les lèvres ourlées et les oreilles géométrisées. En l’occurrence, la sculpture évoque certainement un être hybride, mi-humain, mi-jaguar. En effet, la figure de l’homme-jaguar est un esprit surnaturel qui apparait de façon récurrente dans l’art olmèque.
En ce même sens, la coiffe de l’enfant porte des traces de polychromie rouge réalisée à la poudre de cinabre, indiquant que l’œuvre ne se limite pas d’un simple portrait. Les incisions en forme de croisillons et de hachures au niveau du flanc gauche du personnage évoquent par ailleurs des tatouages ou des scarifications rituelles. On peut donc imaginer qu’il s’agit a minima d’un enfant issu de l’élite, ou plus probablement encore d’une divinité ou d’un personnage mythologique lié à des rituels agricoles. L’image du bébé incarnerait alors, pour les Olmèques, le renouveau et rappellerait le lien intrinsèque entre les cycles de la vie et ceux de la nature.
2. Silène portant Dionysos enfant, d'après Lysippe, Ier - IIe siècle après J. C.
Si d’emblée, l’on pense plus facilement aux images de la maternité, l’histoire de l’art nous offre également de belles évocations de l’amour paternel. Cette sculpture romaine en marbre du musée du Louvre, réalisée d’après un original grec en bronze créé vers 300-200 avant J. C, en est un bel exemple. Créée par Lysippe ou un sculpteur de son entourage, l’œuvre représente Silène portant le dieu Dionysos enfant.
L’image est surprenante car Silène est le chef des satyres – des êtres hybrides qui, selon la mythologie grecque, habitaient les sauvages régions montagneuses du Nord de la Grèce. Silène est le plus souvent dépeint comme un vieillard ivrogne et ventripotent.
Or, cette sculpture le montre au contraire en homme d’âge mûr mais doté d’un physique athlétique. Son corps élancé et sa posture déhanchée qui permet de multiplier les points de vue sont d’ailleurs des caractéristiques typiques du style de Lysippe.
Le groupe sculpté est d’une grande expressivité, conformément à l’art de l’époque grecque hellénistique – définie par son naturalisme et son animation quasi théâtrale.
Le jeu de de regards entre les deux personnages est particulièrement touchant. Silène jette un regard attendri sur Dionysos, tandis qu’il enlace son petit corps de ses grandes mains. L’enfant, quant à lui, tente d’attraper la barbe du faune tandis qu’il semble observer la couronne de vigne et les grains de raisin ornant la tête de ce dernier.
3. Duccio di Buoninsegna, La Madone Rucellai, 1285
L’enfant le plus célèbre de l’histoire de l’art est incontestablement Jésus, et il est intéressant de constater l’évolution de son iconographie dans le temps. La Madone Rucellai fut commandée au peintre siennois Duccio di Buoninsegna par la compagnie des Laudeti, qui se réunissaient à l’église Santa Maria Novella à Florence pour chanter des louanges à la gloire de la Vierge. Le tableau fut donc conçu pour être un support dévotionnel pour ces chantres, et fut accroché à proximité de la chapelle Rucellai au sein de l’église florentine.
Duccio a représenté ici une Vierge à l’Enfant en majesté soutenus par six anges. Ces derniers semblent flotter pour venir déposer le trône à terre, à la hauteur des fidèles. Conformément au style typique du Duecento italien – le XIIIe siècle – le style de la peinture doit beaucoup aux icônes byzantines, à commencer par le fond doré, évoquant le paradis. De même, Marie et Jésus sont proportionnellement bien plus grands que les anges, afin de signifier leur prééminence.
Quant à la perspective, elle est isométrique (le point de fuite unique n’apparaissant que vers 1400), conférant une planéité, mais aussi une élégance linéaire à l’œuvre. Toutefois, les couleurs douces des habits que portés par les anges, la sophistication du fauteuil en bois doré et du drapé qui l’orne, de même que les broderies dorées des vêtements de la Vierge et du Christ sont propres à la délicatesse du style de l’école siennoise – à comparer par exemple avec la Maestà de Cimabue conservée au Louvre.
Mais qu’en est-il de l’Enfant, justement ? Si le regard de la Vierge semble se diriger droit vers le spectateur, celui de Jésus s’oriente vers le côté. Il effectue un geste de bénédiction avec sa main droite, mais son physique n’a rien de poupon. Son corps est allongé et son visage présente des traits d’un homme adulte – jusqu’à l’implantation des cheveux évoquant un début de calvitie.. Ce choix étrange est en réalité dû à la croyance médiévale selon laquelle Jésus était né complètement formé, et déjà détenteur de toute sa sagesse : c’est le concept de l’homuncule (du latin homunculus, « petit homme »), ou théorie de la préformation, développé notamment par les alchimistes.
Ainsi, Duccio représente Jésus non pas de manière naturaliste mais symbolique, comme un adulte miniature.
4. Léonard de Vinci, Études de foetus dans l'utérus, vers 1511
Lors de la Renaissance, l’engouement pour les sciences et l’observation d’après nature change progressivement les codes de représentation. Certains artistes, à l’instar de Léonard de Vinci, vont jusqu’à suivre des leçons d’anatomie afin de mieux comprendre la structure et le fonctionnement du corps humain. Les bébés cessent alors d’être dépeints comme de petits adultes et commencent à ressembler à de véritables nourrissons.
La curiosité de Léonard de Vinci est bien documentée, et ses nombreux croquis anatomiques, effectués dès 1487, le montrent bien. Il avait même pour ambition de rédiger un traité d’anatomie. Aussi, durant l’hiver 1510-1511, il collabora avec le médecin Marcantonio della Torre, assistant à des dissections et illustrant non pas sur le vif mais ultérieurement ce qu’il avait vu. L’artiste réalisa notamment une série de dessins de fœtus humains.
Cette représentation est l’une des premières de l’histoire à montrer un fœtus dans une position est conforme à la réalité. Le bébé est effectivement bien replié sur lui-même, en siège, le cordon ombilical est ici enroulé autour des jambes. L’artiste, qui s’intéressait également à la botanique, présente ici une coupe de l’utérus, ouvert tel une châtaigne qui révélerait son contenu. A côté de l’esquisse principale, de petits croquis décrivent les membranes utérines à la manière d’une fleur.
Par ailleurs, les notes de Léonard de Vinci sont très intéressantes puisqu’elles nous apprennent ce dernier croyait que le cordon servait à évacuer les urines du fœtus (!), mais aussi que durant la grossesse, la mère et l’enfant partageaient une seule et même âme. D’ailleurs, contrairement à la plupart des illustrations anatomiques de Léonard, ce dessin comprend de la couleur, traduisant une émotion toute particulière devant ce miracle de la vie.
5. Charles et Henri Beaubrun, Le futur Louis XIV et sa nourrice, 1638-1650.
Dans ce tableau, nous n’avons pas affaire à n’importe quel bébé : il s’agit du futur roi Louis XIV, né le 5 septembre 1638. Ici âgé de quelques mois seulement, on peine à distinguer son corps sous les langes qui l’enserrent.
En effet, l’emmaillotage des bébés était de rigueur au XVIIe siècle, car bien qu’entravant leurs mouvements, on pensait que cette pratique les préparait à la station debout. Dans les foyers plus modestes, et notamment dans les fermes, il était même de coutume de suspendre les bébés à un clou afin de les mettre à l’abri (et de faciliter leur garde !!). Heureusement, les usages en termes de puériculture ont évolué dès le siècle suivant…
Notre royal nourrisson arbore également un bonnet en dentelle et porte autour du cou le cordon bleu de l’ordre du Saint-Esprit, qu’il a reçu dès sa naissance. Quant à la femme qui le tient dans ses bras, il ne s’agit pas de sa mère, Anne d’Autriche, mais de sa première nourrice : Élisabeth Ancel, dame de La Giraudière.
Cette dernière porte une élégante robe jaune bordée de dentelle et rehaussée de broderies en fil d’argent. Elle tend un sein au Dauphin, signifiant son rôle prestigieux d’allaitante pour l’héritier du trône.
Élisabeth Ancel, comme toutes les nourrices, fut engagée afin de permettre à la reine de tomber rapidement enceinte à nouveau en vue d’assurer la lignée royale. Elle quitta toutefois ses fonctions dès le mois de décembre 1638, en raison d’un appétit vorace de son altesse royale. Si cela a, à l’époque, été interprété comme un signe de bonne santé et d’esprit conquérant, on pense aujourd’hui que Louis XIV souffrait d’un frein de langue restrictif qui l’empêchait de téter efficacement – ce qui, aujourd’hui lui aurait valu des séances de chiropraxie !
Il est manifeste que les peintres ont cherché à souligner le statut royal de l’enfant. Sa posture est certes rendue rigide par les langes d’emmaillotage, mais ceci semble servir au discours du tableau : le regard solennel et figé n’est pas celui d’un nourrisson lambda mais bien d’un futur roi qui semble avoir conscience de son destin de monarque absolu.
6. Jean-Baptiste Pigalle, L'Enfant à la cage, 1749.
Jean-Baptiste Pigalle, L’Enfant à la cage, 1749. Marbre, 47,4 x 32 x 34,5 cm. Musée du Louvre, Paris.
Le Siècle des Lumières s’accompagne d’un changement de regard et un regain d’intérêt vis-à-vis de l’enfance, comme en atteste la publication de nombreux essais sur l’éducation. Dans les beaux-arts, le motif du putto – des petits angelots ailés et joufflus – connait une résurgence particulière, s’inspirant notamment des modèles de l’antiquité romaine. Le sculpteur Jean-Baptiste Pigalle réalisa L’Enfant à la cage en 1749 pour Jean Pâris de Montmartel, Marquis de Brunoy, banquier à la Cour et parrain de Madame de Pompadour.
L’œuvre fut vraisemblablement commandée pour agir de pendant à une statue antique représentant une petite fille tenant un oiseau. Aussi, le bébé sculpté par Pigalle est un petit garçon, tenant une cage ouverte dont l’oiseau se serait échappé. C’est le fils du commanditaire, Armand-Louis Joseph Pâris de Montmartel, alors âgé d’un an, qui servit de modèle. L’anatomie est parfaitement maîtrisée : l’artiste reproduit à merveille le corps potelé de l’enfant, ainsi que son visage poupon.
Mais au-delà de l’acuité du rendu des traits physiques, l’attendrissante expression du bébé, pleine d’innocence, comme s’il se rendait compte de sa bêtise, traduit un grand sens de l’observation de la part du sculpteur. Le charmant Enfant à la cage connut un grand succès au Salon de 1750, et donna lieu à de nombreuses copies.
Preuve de la valeur qu’il accordait à cette œuvre, Jean-Baptiste Pigalle lui-même racheta finalement l’œuvre à son propriétaire pour davantage d’argent qu’il l’avait vendue et la gardera dans son atelier. En 1784, il revisitera même la thématique de l’enfance en créant La Fillette à l’oiseau et à la pomme, sans doute inspirée du fameux pendant antique du Marquis de Brunoy, et conservée au musée du Louvre.
7. Berthe Morisot, Le Berceau, 1872
Incontournable sur le thème de la maternité, Le Berceau est sans doute le tableau la plus célèbre de Berthe Morisot, et certainement un chef-d’œuvre de l’impressionnisme. Exposé lors de la première exposition impressionniste en 1874, il représente une femme assise près d’un berceau orné d’un ruban indiquant le sexe de l’enfant. En effet, il s’agit d’Edma, la sœur de l’artiste, veillant sur sa fille Blanche.
Les voiles de mousseline qui encadrent la composition jouent un rôle pictural essentiel, puisqu’ils ils créent un subtil jeu de transparences qui met en évidence toute une palette de reflets colorés. Mais ils participent également du sens de l’œuvre : ils forment tout d’abord un doux cocon autour de l’enfant et de sa mère, qui tire sur le voilage du berceau, comme pour préserver l’intimité de la scène.
Ce geste crée une ligne diagonale qui agit comme un miroir. Les gestes des deux personnages se répondent, chacune portant une main à sa joue. Cette synchronisation rend palpable le lien mère-fille. De surcroît, la ligne diagonale du rideau à l’arrière-plan souligne la sollicitude de la jeune femme qui observe sa fille dormir paisiblement.
Cependant l’attitude de la mère fait écho à celle de la célèbre gravure Melencolia (1514) d’Albrecht Dürer. L’artiste a sciemment choisi de faire référence à la mélancolie dans l’œuvre pour évoquer les sentiments ambivalents que peuvent générer une naissance. Ici, l’amour protecteur est mêlé au poids de responsabilités nouvelles qui, dans le cas d’Edma, ont mis fin à ses ambitions artistiques. La diagonale séparant la mère et son enfant pourrait alors également être interprétée comme le symbole de ce renoncement.
Berthe Morisot, souhaitant se consacrer à son art, attendit quelques années encore avant de devenir mère à son tour. Finalement, grâce au soutien de son mari Eugène Manet, la naissance de sa fille Julie ne contraria pas sa carrière et inspira au contraire de nombreux tableaux.
(Pour en savoir plus sur la carrière de Berthe Morisot, le replay de ma visioconférence est en vente ici).
8. Gustav Klimt, Bébé (Berceau), 1917-1918.
C’est en 1917 que Gustav Klimt s’attela à ce portrait attrayant et coloré. Le format du tableau diffère des portraits verticaux desquels il était coutumier après 1908. Le peintre étudia donc différentes solutions pour représenter ce nourrisson qui ne pouvait évidemment se tenir debout – et le cala finalement dans un couffin, entouré de nombreuses couvertures. La peau du bébé est presque aussi pâle que les volants blancs qui encerclent son visage, mettant ainsi en valeur ses yeux qui regardent le spectateur, mais aussi ses lèvres et ses joues rosées.
Sans ce contraste, il serait peut-être difficile de repérer l’enfant, qui se trouve au sommet d’une imposante pyramide de tissus bariolés qui lui servent de couverture – peut-être s’agit-il d’un patchwork ? L’artiste combine des motifs extrêmement variés : les fleurs stylisées côtoient les arabesques, zigzags, arches et spirales. La palette colorée fait la part belle aux juxtapositions de de couleurs complémentaires (rouge et vert, jaune et violet, bleu et orange) qui apportent luminosité et éclat à la toile.
La grande plage jaune au centre de la composition n’est d’ailleurs pas sans rappeler le fond doré, omniprésent dans d’autres œuvres de Klimt telles que Le Baiser (dont vous pouvez retrouver un commentaire dans mon précédent article de blog en cliquant ici). A contrario, l’arrière-plan est ici sobre, bien qu’animé par des touches entremêlées de vert et de beige. Au sein du format carré, ces zones créent deux triangles qui encadrent le sujet principal.
Gustav Klimt n’a que rarement représenté des bébés, et effectivement, celui-ci semble avoir été davantage un prétexte pour l’artiste d’expérimenter avec l’agencement géométrique de la composition et l’harmonie des couleurs et motifs décoratifs.
9. Barbara Hepworth, Infant, 1929.
L’artiste anglaise Barbara Hepworth réussit avec brio à concilier son travail avec la maternité ! Son premier enfant, Paul, naquit le 3 août 1929 et la sculptrice confia qu’elle réussit à faire évoluer sa technique artistique, et même à la renforcer, tandis que son fils se trouvait près d’elle, dans son berceau ou sur un tapis à ses pieds.
C’est bien le petit garçon qui inspira cette œuvre à sa mère, bien que le titre, Infant (« Nourrisson »), et le choix du matériau – une essence de bois exotique originaire de Birmanie – lui confère un caractère plus abstrait.
L’art et la vie de Barbara Hepworth sont intrinsèquement liés, aussi l’attitude du bébé fut incontestablement inspiré de ses observations de son fils.
En effet, les bras relevés près de la tête et les jambes recroquevillés étant une position de sommeil très fréquente chez les nourrissons. Aspirant à une pureté des formes, l’artiste a organisé les membres du bébé autour d’un axe de symétrie, que vient toutefois contredire l’inclinaison de la tête sur le côté, qui anime l’ensemble. Par ailleurs, elle a pris le parti de présenter l’enfant à la verticale plutôt qu’allongé.
Le choix du matériau participe également de la stylisation de la sculpture. Le choix d’un bois dur – bien que contrastant avec les pierres de couleur claire avec elle travaillait à la même époque – convenait bien à sa technique de la taille directe. La résistance du bois lui permit d’aller à l’essentiel, rassemblant les membres dans de doux volumes arrondis, tout en dégageant les traits du visage et créant des incisions pour indiquer les doigts et les orteils.
Cette démarche d’abstraction rend d’autant plus touchante cette œuvre, puisque chaque mère peut y reconnaître son bébé. Enfin, le rendu brillant du bois donne une dimension extrêmement tactile à l’œuvre – évoquant peut-être la douceur irrésistible de la peau d’un nouveau-né.
10. Antonio López García, Jour et Nuit, 2008.
L’artiste contemporain espagnol Antonio López García (né en 1936) vit et travaille à Madrid. Il réalise des peintures et des sculptures d’un réalisme méticuleux, généralement inspirées par des événements marquants de sa vie personnelle. En l’occurrence, la naissance de ses petits-enfants lui inspira une série de travaux autour des bébés. Les deux sculptures Día y Noche – Jour et Nuit – furent notamment modelées d’après l’observation de sa petite-fille Carmen, alors âgée de quelques mois.
Il travailla de manière concomitante sur deux visages : un bébé éveillé et un bébé endormi, et y intégra certaines expressions parmi les plus caractéristiques. Une commande publique visant à commémorer les victimes des attentats de 2004 offrit à López García l’occasion de créer pour la première fois des sculptures de grandes dimensions, puisque ces têtes sont aujourd’hui installées devant la gare Atocha à Madrid, où l’artiste arriva à l’âge de treize ans pour étudier les beaux-arts à l’Académie de San Fernando. Chaque tête pèse près de deux tonnes et mesure trois mètres de hauteur.
Antonio López García évoqua, dans un entretien, son émotion eu égard au passage d’un portrait intime aux dimensions modestes à des sculptures monumentales. Le changement d’échelle confère une signification nouvelle à ces œuvres. Les expressions du visage sont exacerbées, tout en mettant en exergue le lien entre le privé et le public, le singulier et l’universel. Le Museum of Fine Arts de Boston possède également un exemplaire de Jour et Nuit, de dimensions légèrement plus petites.
Que Rose continue à t’inspirer de si jolis sujets! Mes préférés : Barbara Hepworth dont je rêve de caresser l’œuvre et Lopez Garcia pour cette beauté évidente et toute simple.
Bravo Charlotte pour cette belle initiative. Ma préférence va au tableau de Berthe Morisot mais j’aime aussi beaucoup celui de Botticelli « la Vierge à l’enfant »que je ne peux malheureusement pas inclure dans ce commentaire Amicalement
Merci Charlotte pour tous ces beaux portraits de nourrissons! Moi aussi ma préférence va au « Berceau » de Berthe Morisot. Il traduit si bien cette ambivalence des sentiments …
Beau choix d’œuvres, Charlotte et j’ai lu avec beaucoup d’intérêt les commentaires que vous en faites. Rose a de la chance…
Ma préférence, s’il faut en donner une, va à la sculpture de bois « Infant » de Barbara Hepworth ( 1929). Et j’ai retrouvé avec plaisir et un certain amusement celle que vous aviez sélectionnée de la même artiste pour la fête des mères : Mère et enfant » (1934). Mère à nouveau mais de triplés, j’ai compris ce besoin qu’elle avait pu ressentir alors de dégager la figure de l’enfant du creux de sa mère !
Merci Charlotte.
Merci, Charlotte
Elles sont très belles, ces oeuvres. J’ai été très émus par la 1e, la figurine olmèque, très inattendue. J’aime aussi beaucoup la dernière (Barbara Hepworth).
Quel joli thème que celui du nourrisson !
Merci encore de nous faire partager ce très beau choix d’oeuvres.
Bonjour Charlotte, les œuvres de Charlotte Hepworth et de Antonio Lopez Garcia m ont beaucoup interpellées :le côté très tactile du bébé de la première , la matière de sa sculpture, mais aussi le bébé de Lopez Garcia, les yeux ouverts vers le monde, sans compter la taille monumentale de ses deux œuvres de rue, surprenantes !
Dans un tout autre domaine, je trouve fantastique le bébé de l affiche du film « le monde selon Garp » , sorti dans les années 80,!
Et bien sûr Bienvenue a Rose !!!!